Construire un terrarium tropical
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Cette fiche détaille la création d’un terrarium tropical. Les indications qui sont données sont pour une culture optimale en terrarium. Des adaptations sont bien sûr possibles, tant sur le terrarium que sur les espèces à cultiver, mais ne correspondront pas forcement aux réels besoins des plantes.
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La construction d'un terrarium peut avoir plusieurs objectifs :
- cultiver des espèces tropicales nécessitant des conditions d'humidité et de température particulières.
- cultiver des plantes dans un environnement esthétique, en pleine terre, en compagnie d'autres plantes : c'est le terrarium paysagé.
- une combinaison des deux objectifs précédents.
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Ne pas oublier que la majorité des genres et espèces de plantes carnivores se cultivent sans terrarium. Si le terrarium est indispensable pour certaines espèces, il entrainera la mort de bien d'autres.
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LES PRINCIPALES REGLES
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- Le terrarium doit être étanche ! Bien vérifier l'étanchéité de la structure avant tout le reste.
- Préférer une ouverture sur le devant. Une ouverture sur le dessus peut également convenir, mais cela sera bien moins pratique à l'usage.
- Penser au bon développement futur des plantes plutôt qu’à un aspect économique ou pratique. Vous pourriez regretter de ne pas avoir assez investi au début, et déplorer la mort de votre plante alors que celle-ci aurait très bien pu croitre avec un paramètre mieux ajusté (ex : la quantité et la qualité de la lumière sont souvent négligées par les néophytes).
- Se renseigner à l’avance sur les conditions nécessaires à vos plantes : les plantes doivent être adaptées aux conditions du terrarium. Penser à l’éclairage, aux températures, à l’humidité, mais également à la hauteur de votre espace de culture.
- L’éclairage doit être placé à l’extérieur, à la fois pour des raisons de sécurité mais également pour la gestion des paramètres de votre terrarium (lianes de Nepenthes brulées, température trop élevée…)
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LES MATERIAUX
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Deux options s'offrent à vous : l'adaptation d'un terrarium/aquarium existant ou la création d'un terrarium de toute pièce.
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Si vous ne construisez pas vous-même le terrarium, il y a de très grande chance qu'il soit en verre.
En construction, les matĂ©riaux les plus souvent utilisĂ©s sont le verre et le polystyrène extrudĂ©. Dans tous les cas, une plaque de verre est indispensable sur le haut du terrarium afin d'installer l'Ă©clairage.Â
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Chaque matériau possède ses avantages et inconvénients :
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Verre
- Avantages : esthétique, ne bouge pas une fois construit
- Inconvénients : plutôt cher (env. 35-55€/m²), lourd, peu isolant, pas ou peu de possibilité de modifier le verre après découpe
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Polystyrène extrudé
- Avantages : peu cher (env. 5 à 10€/m²), facile à manier et déplacer, isolant
- Inconvénients : peu esthétique, plus fragile après construction que le verre
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LES DIMENSIONS
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Il y a autant de dimensions que de terrariums différents. Les dimensions dépendront surtout des espèces que le terrarium devra accueillir. Cependant, il faut bien anticiper la taille adulte des plantes qui est parfois bien différente de la taille lors de l'achat.
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Les dimensions minimales pour un terrarium sont environ de 30*30*30. Ce genre de terrarium très petit permettra uniquement la culture de quelques petites espèces comme des Pinguicula, Drosera, Utricularia et en nombre limité.
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A l'inverse, pour cultiver la plupart des Nepenthes un terrarium d'au moins 80-100 cm de hauteur sera nécessaire pour les premières années. Il ne faut pas oublier que les Nepenthes sont des lianes qui prendront vite de la hauteur et de l'envergure si elles se plaisent dans le terrarium.
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L'AERATION
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L'aération n'est pas indispensable dans un terrarium. Par contre, l'utilisation d'un petit ventilateur, comme un ventilateur d'ordinateur par exemple, sera utile pour brasser l'air à l'intérieur du terrarium. Il faut simplement vérifier sur le ventilateur l’intensité (en ampères A) et la tension (en volts V) qu’il faut lui fournir. Généralement, les ventilateurs de 8cm de diamètre nécessitent une tension de 12V et d’une intensité de 0.14A. Un chargeur récupéré ou acheté pour moins de 10€ dans un magasin d’électroménager ou d’électronique en ligne suffira à alimenter un ou plusieurs ventilateurs simplement avec des dominos/sucres. Bien penser a positionner les raccords à l'extérieur du terrrarium, humidité et électricité ne font pas bon ménage !
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L'ECLAIRAGE
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L'éclairage est un point capital souvent sous-estimé lors de la construction d'un terrarium.
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Plusieurs technologies existent, avec avantages et inconvénients :
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- Néons T8 : ce sont les néons les plus classiquement rencontrés.
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- Néons T5 : à l’heure actuelle, un des rendements les plus importants en termes de Lumens/Watts.
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- Turbo-néons : des néons classiques dans la culture des plantes d’intérieur. Ce sont des néons repliés, ce qui permet d’obtenir beaucoup de lumière pour un faible encombrement. Ces néons s'adapteront pour la plupart des terrariums. Il s'agit d'un classique qui a fait ses preuves.
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- Les envirolites : ce sont de grosses ampoules « éco ».
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- MH : une bonne qualité de lumière, mais une ampoule qui chauffe beaucoup.
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- HPS : certainement un des meilleurs rendements pour une puissance donnée. Chauffe et donne une lumière jaune paille qui n’est pas des plus agréables à regarder.
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- LED : à l’heure actuelle, les résultats sont probants, mais cela reste encore un investissement à faire. Le prix baisse si jamais vous construisez la rampe vous-même.
Rendez-vous sur ce tutoriel pour la construction d'un kit LED haute puissance.
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Pour les néons, il est nécessaire de les changer tous les 6 mois à 1an maximum. Utiliser des néons à la couleur blanc chaud (4000°K) et blanc froid (6500°K) afin de donner le plus possible de lumière utile aux plantes. Vous trouverez des numéros (ex : 965, 840) qui indiquent le rendu des couleurs (sur une échelle de 9) et les deux premiers chiffres de la température de la lumière (65 = 6500°K ; 40 = 4000°K etc.). Les deux derniers chiffres sont les plus importants pour la croissance des plantes.
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L'éclairage sera branché sur un programmateur et allumé 12h à 14h par jour.
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Pour éviter au maximum les pertes de lumières en dehors du terrarium, il est possible d'utiliser un support réfléchissant, le mylar, qui pourra être installé sur les parois du terrarium.
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L'HUMIDITE
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Pour maintenir une humidité suffisante le terrarium doit être équipé d'une réserve d'eau.
Dans le cas de plantes en pots, une grille surélevée ou des dalles gazon de jardin (caillebotis) permettront de maintenir les plantes hors de l'eau.
Pour un terrarium paysagé avec des plantes en pleine terre, la réserve d'eau sera constituée d'une couche de pouzzolane d'environ 10cm, séparée du substrat par un feutre géotextile. (Penser à un système d'évacuation du trop-plein, comme un tuyau en PVC dans lequel vous pourrez insérer un tuyau qui vous permettra de siphonner votre réserve).
Avec la prĂ©sence d’une rĂ©serve d’eau, l’humiditĂ© est parfois suffisante et la mise en place d’un système artificiel pour l’augmenter n'est pas toujours nĂ©cessaire Ă partir du moment oĂą votre terrarium est fermĂ©. Sauf pour une raison esthĂ©tique (une brume dans le terrarium par exemple), l'idĂ©al est donc de vĂ©rifier l'humiditĂ© la journĂ©e et la nuit avant d’installer quoique ce soit.Â
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Si l'humidité est insuffisante, comme en cas de système de refroidissement ou de fuites trop importantes dans votre terrarium, plusieurs systèmes existent pour l'augmenter :
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- Vaporisation manuelle : vaporisation quotidienne des plantes.
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- Résistance pour aquarium : à installer dans la réserve d’eau ou dans un bac à part pour un terrarium paysagé. Le chauffage de l'eau à 25/30°C permettra d'augmenter fortement l'humidité.
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- Cordon chauffant, que l’on couple à un programmateur ou à un thermostat : à installer dans la réserve d’eau ou dans un bac à part pour un terrarium paysagé. Même principe que la résustance pour aquarium.
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- Brumisateur ultra-son (nébuliseur) : système de brumisation qui produit une brume. Ce système permet d'augmenter l'humidité mais ne peut pas se substituer à un arrosage ou à une vaporisation ; les plantes et le substrat ne sont pas mouillés. Il est possible d'améliorer ce système avec la fabrication d'un propulseur à brume : rendez-vous sur ce tutoriel pour la construction.
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- Brumisation par buse (micro-aspersion) : ce système produit une pluie fine qui mouille plantes et substrat.
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L'ARROSAGE
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Si le terrarium est équipé d'un système de brumisation avec buses, ce dernier peut grandement participer voire subvenir à l'arrosage des plantes.
Sinon, un arrosage manuel à l'aide d'un petit arrosoir est souvent obligatoire pour réellement arroser le substrat des plantes.
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LES TEMPERATURES
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Les températures du jour et de la nuit dépendront des espèces à cultiver dans le terrarium.
Comme pour l'humidité, il est judicieux de contrôler la température du jour et de la nuit avant la mise en place de système de régulation.
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Il y a deux grands types de terrarium :
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Terrarium lowland
Terrarium chaud et humide, températures minimales de 20°C la nuit et jusqu'à 30°C voire 35°C la journée.
Très souvent, un terrarium lowland ne nécessite pas de système de chauffage particulier. En journée, la chaleur dégagée par le système d'éclairage est souvent suffisante pour atteindre la température souhaitée. La nuit, l’arrêt de l’éclairage et la température ambiante permettent normalement d’obtenir la température idéale.
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Si la température devait toutefois être augmentée artificiellement, cela passerait par l'utilisation d'un câble chauffant. Le câble pourra être placé autour des pots et branché sur un programmateur ou mieux, un thermostat.
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Terrarium highland
Les températures dans ce type de terrarium sont d'environ 8-13°C la nuit et n'excèdent pas 25°C la journée, toute l’année. Ces conditions permettent de cultiver des plantes d'altitudes, soumises à des températures fraiches, telles que les Nepenthes highland, Heliamphora, Drosera highland, utriculaires épiphytes etc. Certaines espèces ou hybrides sont cependant plus tolérants à ces températures mais nous détaillons ici les conditions optimales.
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Un système de régulation de la température est donc crucial pour cultiver correctement ces espèces. Ces systèmes peuvent être "simples" ou élaborés et tout automatisés :
- système froid à base d'un ancien réfrigérateur.
- système froid à base d'un appareil de réfrigération de l'eau : groupe froid d'aquarium récifal par exemple.
- climatisation.
- systèmes peltiers : ne sont moyennement efficaces que pour de très petits volumes.
- evaporative cooling systems : très peu utilisés pour les terrariums, mais largement par les horticulteurs en serre. Il s’agit de forcer l’évaporation de l’eau qui passe sur une paroi afin de la faire s’évaporer, et qui par processus thermo-dynamique, « consomme » de l’énergie et diminue la température de l’air.
- pack de glace : solution manuelle, chaque soir, installation dans le terrarium de pack de glace mis au préalable dans un congélateur. Il est toutefois difficile d’atteindre de faibles températures avec cette méthode, qui nécessite en plus courage et disponibilité car doit être effectuée chaque soir.
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Note : les terrariums intermédiaires sont appelés ainsi quand les températures ne sont jamais trop chaudes ou trop froides, et permettent de cultiver les plantes se situant sur le gradient de température (lowland-highland). Ce sont généralement des plantes de relief de faible altitude.
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LES ESPECES
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Un terrarium intérieur permet de cultiver des plantes tropicales n'ayant pas de phase de repos hivernal provoquée par la baisse des températures.
Il faudra donc proscrire toutes les plantes tempérées qui finiraient par s'épuiser et mourir en terrarium, cela concerne notamment les Dionée et Sarracenia.
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Par contre, un terrarium sera idéal voire indispensable pour la plupart des Nepenthes, des Heliamphora, de certaines Drosera, Pinguicula, etc.
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Exemples
- Plantes pour terrarium lowland
- Pinguicula : P. primuliflora, P. emarginata, etc.
- Drosera :Â D. prolifera, D. adelae, D. burmannii, D. affinis, etc.
- Nepenthes lowland : N. ampullaria, N. rafflesiana, N. gracilis, N. bellii, etc.
- Plantes pour terrarium highland
- Heliamphora
- Nepenthes highland : N. inermis, N. rajah, N. macrophylla, N. jacquelineae, etc.
- Drosera highland : D. meristocaulis, D. solaris, D. roraimae, D. hirticalyx, etc.
- Utriculaires épiphytes : U. quelchii, U. asplundii, U. campbelliana, etc.